Les verrues génitales, également appelées les condylomes génitaux, sont des infections sexuellement transmissibles provoquées par certains types de virus du papillome humain (VPH) lors des relations intimes. Elles se manifestent par l’apparition des petites verrues, des lésions ou des excroissances sur les muqueuses génitales ou anales. Parfois, des sensations douloureuses, des démangeaisons ou des saignements, cette infection virale de la peau et des muqueuses se développent au niveau du pénis, du prépuce externe et interne, du gland et de la région péri-anale, chez l’homme. Chez la femme, ces verrues peuvent être visibles sur la vulve, le périnée, les grandes lèvres et les petites lèvres, et sur la région péri-anale. Des traitements adaptés permettent de faire disparaître ces lésions. Ces soins sont essentiellement chimiques, médicamenteux ou chirurgicaux.

Traitements chimiques

Les traitements chimiques ont pour but de faire disparaître les lésions visibles. Ils consistent à appliquer des crèmes topiques à base de podophylline ou d’acide trichloracétique. Ce sont des crèmes spécialisées qui permettent de détruire les verrues.

  • La podophylline

En maillot à la plageLes crèmes ou les gels à base de podophylline, qui se présentent sous plusieurs noms commerciaux, sont efficaces dans le cadre du traitement des verrues génitales. Ces produits sont bien indiqués lorsque les condylomes sont de petites tailles et en nombre limité.

La podophylline déploie une action antimitotique, particulièrement, active contre les verrues. Cette action antimitotique conduit à l’élimination des verrues génitales par la destruction des tissus infectés. Ce traitement local destructeur est appliqué par le médecin directement sur la verrue génitale jusqu’à la disparition des lésions. Cette application s’effectue à l’aide d’applicateurs spéciaux ou d’un coton-tige, le matin et le soir, 3 jours consécutifs par semaine, pendant 4 semaines.

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D’importants effets indésirables sont associés à l’administration de la podophylline qui est contre-indiquée chez la femme enceinte et pendant l’allaitement. Ce sont, entre autres, les douleurs, des ulcérations, l’érythème, l’œdème, les sensations de brûlure, les démangeaisons, une grave nécrose et des cicatrices.

  • L’acide trichloracétique

L’acide trichloracétique est utilisé contre les verrues génitales en présence des lésions peu nombreuses, de petite taille et visibles sur le versant muqueux des régions vulvaires et préputiales. Ce composé chimique permet d’éliminer les verrues avec un résultat observable dès la première ou la deuxième application. Il détruit les verrues génitales en détruisant les protéines dans les cellules.

Il est appliqué sur les lésions ano-génitales par un praticien ou un professionnel de la santé. Il est fait usage d’un coton-tige pour faciliter l’application qui s’effectue 1 à 2 fois par semaine, pendant 3 semaines. L’acide trichloracétique n’est pas contre-indiqué pendant la grossesse. Cependant, il peut provoquer des douleurs, des ulcérations locales, des sensations de brûlure.

Traitements médicamenteux

Il existe plusieurs médicaments vendus en pharmacie, particulièrement, efficaces contre les verrues génitales, au nombre desquels figurent l’interféron et l’imiquimod. Ils renforcent les défenses immunitaires de l’organisme. Ainsi, ils permettent de traiter les condylomes génitaux, mais également de limiter les cas de récidive.

  • Interféron

Aldara permet la libération d'interféronL’interféron est une protéine naturellement produite par les cellules du système immunitaire. En quantité suffisante dans l’organisme, les interférons permettent de défendre l’organisme contre des agents pathogènes tels que les virus, tout en renforcent la réponse immunitaire et en inhibant la réplication virale dans les cellules.

Synthétisé par divers procédés, l’interféron est utilisé à des fins thérapeutiques, notamment, contre les verrues génitales. Ainsi, ce composé de protéines humaines agit par le biais de ses propriétés immunomodulantes et antivirales.

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Ce médicament intervient dans le cadre d’un traitement interne en vue de renforcer le système immunitaire contre les condylomes.

Ce médicament s’administre par injection à la base de chaque verrue ou en sous-lésionnel par un médecin, trois fois par semaine pendant trois semaines. Il permet de combattre l’infection virale en renforçant la réponse immunitaire face au virus.

Ce traitement est impopulaire, voire délaissé, eu égard aux sensations douloureuses, particulièrement, intenses qu’il génère. Des érythèmes et des indurations peuvent, également, apparaître au niveau du site d’injection. Les vertiges et la fatigue sont d’autres effets secondaires qui peuvent survenir au cours du traitement.

  • Imiquimod

Disponible sous plusieurs noms de marque, l’imiquimod est un immunomodulateur. Il a, donc, un effet sur le système immunitaire et n’agit pas directement sur le virus, mais il stimule les défenses naturelles de l’organisme en vue de lutter contre les lésions. En stimulant la réponse naturelle contre le virus, l’imiquimod va empêcher la prolifération anormale des cellules non désirées de la peau et contribuer, par ailleurs, à l’élimination des condylomes génitaux. Il s’agit, ainsi, d’une thérapie immunomodulatrice.

Commercialisé sous forme de crème dermatologique à 5 %, l’imiquimod requiert  trois applications par semaine, en couche fine sur les zones infectées pendant 16 semaines. Il convient d’appliquer la crème, de préférence, un jour sur deux en la laissant sur l’endroit affecté pendant 6 à 8 heures avant de laver la peau avec un savon doux et de l’eau tiède.

Les éventuels effets secondaires sont, les rougeurs cutanées, les gonflements, les sensations de brûlure, l’irritation et le prurit au niveau de la zone traitée.

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Traitements chirurgicaux

soigner ses verrues génitalesLes condylomes génitaux peuvent être éliminés par le biais d’un traitement chirurgical qui est envisagé lorsque les traitements chimiques et médicamenteux n’ont pas donné des résultats positifs. La thérapie au laser et l’électrocoagulation constituent des options chirurgicales.

  • Thérapie au laser

La thérapie au laser à gaz carbonique est bien indiquée en cas de récidives, en présence des verrues génitales qui résistent aux traitements ou lorsque les verrues génitales se multiplient, sont grosses et étendues. En fonction de l’étendue des condylomes, elle exige une anesthésie locale, locorégionale ou générale. Elle agit en profondeur et consiste à émettre par un rayon laser CO 2, une lumière cohérente très intense sur les verrues en vue de les brûler et de les faire disparaître totalement. En effet, la haute température qui en résulte permet de pulvériser les verrues par vaporisation et par carbonisation. Cette thérapie douloureuse peut laisser, chez certains patients, une cicatrice ou une dépigmentation séquellaire.

  • Électrocoagulation

L’électrocoagulation est une intervention chirurgicale qui est employée en présence des verrues génitales de petite taille, exubérantes ou multiples. Elle consiste à utiliser un courant électrique chirurgical spécial qui permet de brûler les verrues. Ainsi, la pointe du bistouri électrique est appliquée sur chaque condylome génital en vue de la détruire par un réchauffement des tissus. Une anesthésie locale ou générale est requise pour cette intervention chirurgicale. C’est une méthode de destruction des verrues génitales qui requiert plusieurs cures. Elle s’avère douloureuse et peut, également, laisser des cicatrices.