Les verrues sont de petites lésions ou des excroissances bénignes qui apparaissent à plusieurs endroits du corps comme le visage, le coude, la main, le genou, le pied et les organes génitaux. Elles touchent aussi bien les hommes que les femmes et sont causées par des microtraumatismes ou certaines souches du virus du papillome humain (VPH). Leur évolution est imprévisible : elles peuvent disparaître spontanément comme elles sont apparues, ou perdurer. Du fait de leur caractère inesthétique qui fait qu’on les associe, à tort, à un manque d’hygiène, les personnes qui en sont atteints, cherchent à s’en débarraser le plus rapidement possible.

Dans quel contexte recoure-t-on à la chélidoine pour soigner des verrues ?

Lorsque des lésions, excroissances ou taches inesthétiques font leur apparition sur la peau, le premier réflexe consiste à consulter un médecin. En général, ce praticien, qu’il soit généraliste ou dermatologue, reconnaît les verrues à leurs caractéristiques et, conseille la surveillance (en espérant les voir disparaître spontanément) ou propose une thérapie conventionnelle plus ou moins efficace (cryothérapie, chirurgie, traitement chimique, …). L’échec d’un premier traitement, l’ampleur de la douleur ressentie lors des soins et l’apparition de verrues récidivantes amènent les patients à rechercher une alternative efficace et indolore auprès de la famille, des amis ou en ligne sur les forums, réseaux sociaux et autres sites dédiés. C’est généralement dans ce contexte qu’on découvre la chélidoine qui s’avère, à la fois, un remède de grand-mère et un traitement naturel.

La chélidoine, une plante anti-verrue ?

Dans le soin des verrues, la chélidoine est plébiscitée si bien que l’appellation « herbe à verrue » ou « herbes aux verrues » est couramment utilisée pour la désigner dans la mémoire collective. La raison est toute simple : son suc jaune-orangé sert à éliminer efficacement les verrues. Et cette notoriété n’est pas surfaite car les témoignages et avis positifs donnés par les utilisatrices et utilisateurs eux-mêmes sont désormais légion. La plante est connue depuis l’Antiquité pour ses nombreuses vertus médicinales. Contre les verrues, elle déploie des propriétés antimitotiques (pour combattre le VPH) et anti-bactériennes (pour guérir les lésions). De l’avis de certains utilisateurs, il suffit de traiter une verrue avec le suc de chélidoine pour voir toutes les autres disparaître, comme par enchantement.

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Quels types de verrues peut-on soigner avec la chélidoine ?

Verrues mosaïques

Il existe un grand nombre de verrues. Les plus connus sont :

  • les verrues plantaires (dues aux souches 1 et 2 du VPH, elles touchent la plante des pieds) : lorsqu’elles sont multiples et rapprochées les unes des autres, on les désigne par l’expression « verrues mosaïques » ; par contre, les myrmécies touchant aussi les mains, s’avèrent plus fréquentes, peuvent être, isolées, s’implanter profondément, être très douloureuses ;     dues aux souches ;
  • les verrues planes (plutôt lisses sont dues aux souches 3, 10 et 28 du VPH)
  • les verrues vulgaires, dues aux souches 2 zt 4 du VPH ;
  • les papillomes kystiques ou kystes épidermoïdes à inclusions, causées par la souche 60 du VPH ;
  • les condylomes ou verrues génitales dues, entre autres, aux souches 6, 11, 44 et 54 du VPH
  • et les papillomes verruqueux, des verrues en tétine qui apparaissent sur le cuir chevelu, le visage (paupières, nez, …), la main, le coude et le genoux, entre autres.

Utilisée en mince couche, la chélidoine est indiquée pour traiter les verrues externes. Il convient d’éviter les environs des yeux, des lèvres et des narines.

Description

De son nom scientifique Chelidonium majus L., la chélidoine est une herbe sauvage (de la famille des papavéracées comme le coquelicot) dont la tige, poilue par endroits, cylindrique, ramifiée et dressée, peut atteindre 50 cm de haut. Parfois dentées et généralement crénelées, ses feuilles sont sessiles au sommet et pétiolées en dessous. D’environ 2 cm de diamètre, ses fleurs en ombelle ont généralement 4 pétales jaunes et 2 sépales verts caduques.

Autres appellations de la chélidoine

La chélidoine est désignée par bien d’autres noms, dont :

  • Lait de sorcières,
  • Herbe de l’hirondelle, cet oiseau s’en servirait pour soigner ses petits naissant aveugles ;
  • Herbe aux boucs, à cause de son goût et de son parfum désagréables ;
  • Grande éclaire,
  • Chélidoine majeure,
  • Félougne,
  • Félongène,
  • Herbe de Saint-Clair

La plante est rarement cultivée, elle pousse spontanément dans les endroits humides de l’Afrique du Nord, de l’Asie et dans toute l’Europe (sauf dans les pays du Nord comme l’Irlande et l’Angleterre). On la trouve, dès le printemps, à la lisière des bois, dans les décombres, au bord des chemins ombragées, près des murs, entre autres.

Composition

La chélidoine contient 66 % d’huile grasse (principalement contenue dans ses graines), 25 % de sève (suc ou latex, jaune à orange, visible en cassant une tige ou une feuille fraîche), des acides organiques (dont l’acide chélidonique), des alcanoïdes (2% dans les racines et 1% dans les parties aériennes et la tige), des flavonoïdes (caroténoïdes), des phytostérols, de la tyramine, de l’histamine et des enzymes protéolytiques.

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Parmi la trentaine d’alcanoïdes que compte la plante, figurent la chélidoxanthine (pigmentation jaune à orange du suc) découverte avec la berbérine (anti-mitotique, antiseptique, abortive, …), toutes deux découvertes par Gardanier. La tétrahydrocoptisine (antibactérienne et caustique), la sanguinarine (anti-mitotique, antiseptique, …), la protopine (antiseptique, anti-inflammatoire, abortive, …), la coptisine (anti-mitotique, anti-inflammatoire, …) et la chélidonine (antimitotique, sédative, antiseptique, analgésique, antiseptique et toxique) sont d’autres alcanoïdes dont les propriétés médicinales ont pu être mises en évidence.

Propriétés anti-verrues de la chélidoine

Lorsqu’on casse la tige de chélidoine, s’écoule un suc jaune-orangé très caustique dont une petite quantité suffit à brûler les verrues. Aussi, ce suc contient des alcanoïdes toxiques parmi lesquels figurent la coptisine. Cette substance possède des propriétés antimitotiques sur le VPH. Ce qui signifie qu’elle empêche le bon déroulement de la mitose, processus de multiplication cellulaire du virus. En principe lorsque la mitose se déroule bien, chaque cellule mère se divise pour donner deux cellules filles identiques à elles.

En bloquant le processus de la mitose, la coptisine empêche non seulement la prolifération des cellules verruqueuses mais provoque aussi l’élimination des verrues. Les alcanoïdes de la plantes ont des propriétés antivirales utiles pour lutter contre le VPH. La plante contient aussi de l’acide chélidonique, un remède, découvert au XIX ème siècle par PROBST, et qui s’avère efficace contre les cellules verruqueuses. Aussi, la chélidoine contient des enzymes protéolytiques qui favorisent le processus de destruction des verrues, peaux durs et cors.

Mode d’emploi

Soigner une verrue avec la chélidoine, de façon traditionnelle, est relativement facile, bien qu’archaïque. On utilise généralement une tige fraîche de la plante. Le traitement consiste à couper cette tige et à appliquer une mince couche du suc orangé qui en sort, sur la verrue, une à deux fois par jour, pendant huit ou neuf jours d’affilée. Normalement chaque verrue noircit 24 à 48 après un tel traitement, et tombe les jours suivants.

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Les cors et durillons peuvent être soignés de la même manière avec la chélidoine. Il importe d’éviter les muqueuses et les surfaces de peau saines, pour ne pas les irriter au contact du suc. Une astuce consiste à mettre de la vaseline sur les zones environnantes saines afin de les préserver d’une application accidentelle. Une méthode moins archaïque consiste à préparer une décoction de chélidoine et à l’appliquer sur les verrues à l’aide de coton, en prenant les mêmes précautions.

La teinture mère de chélidoine est disponible en pharmacie. A défaut d’avoir de la chélidoine fraîche, il faut l’appliquer en petite quantité, à l’aide d’un coton-tige, sur chaque verrue externe à traiter, en veillant à protéger les surfaces saines environnantes.

Contre-indications

L’utilisation de la chélidoine est déconseillée aux femmes en grossesse car on lui soupçonne des propriétés abortives. ainsi qu’à celles qui allaitent un enfant. De l’avis des spécialistes, l’ampleur de la toxicité de la plante interdit de la donner aux enfants. Les chercheurs estiment que donner des remèdes à base de chélidoine à des enfants de moins de 12 ans, peut leur causer des réactions allergiques.

Précautions d’emploi

On recommande d’éviter de mettre le suc de la plante sur des brûlures cutanées, des plaies ou des vésicules. L’herbe aux verrues contient 1 % d’alcaloïdes toxiques qui peuvent avoir (même à faibles doses) des réactions physiologiques non négligeables chez l’utilisateur. Il s’agit notamment d’une augmentation de la tension artérielle, d’un effet dépressif puis narcotique sur le système nerveux. Ingérer une préparation médicinale de la chélidoine fraîche ou le jus coulant de sa tige fraîche, peut provoquer d’importantes irritations viscérales et des accidents respiratoires et/ou nerveux. C’est pourquoi, il est déconseillé d’ingérer de la chélidoine, sans surveillance ni avis médical.

Mise en garde

A très faibles doses (doses thérapeutiques), la chélidoine est utile pour soigner les verrues et d’autres maux. Mais, à doses élevées, la plante s’avère très toxique, surtout lorsqu’elle est fraîche. Il faut donc faire preuve de prudence dans l’utilisation de ce traitement naturel. Il est même recommandé d’employer ce remède avec l’accord et sous la surveillance d’un médecin afin d’éviter d’éventuels accidents.