Le cytomégalovirus (CMV) est un virus qui peut être transmis à un enfant en développement avant la naissance. On parle alors d’une infection à CMV au cours de la grossesse. Dans le monde, c’est une cause majeure d’infection et de maladie congénitales. Dans la majorité des cas, la maladie est sans conséquence, mais chez les enfants présentant une maladie symptomatique, environ 4% mourront in utero ou peu de temps après la naissance. Cela est généralement dû à des dommages neurologiques importants et à une défaillance de plusieurs organes. Sur le reste, environ 60% auront des troubles cognitifs; une déficience auditive neurosensorielle ou une déficience neurologique.

Qu’est-ce que l’infection à CMV ?

Le cytomégalovirus (du grec « cyto » : cellule, et « mégalo » : grand) est un genre de virus appartenant à l’ordre des Herpesvirales, à la famille des Herpesviridae et à la sous-famille des Betaherpesvirinae. Les humains et les singes sont des hôtes naturels de ce pathogène.

Il existe actuellement huit espèces de virus dans ce genre, y compris le cytomégalovirus humain (HHV-5), qui infecte l’homme. Les maladies associées au HHV-5 incluent la mononucléose et la pneumonie. Dans la littérature médicale, la plupart des mentions sans autre spécification se réfèrent implicitement à la souche humaine. Le CMV humain est le cytomégalovirus le plus étudié.

L’infection à CMV est généralement sans danger et cause rarement une maladie. Pour la plupart des personnes en bonne santé qui contractent le CMV après la naissance, il existe peu de symptômes et aucune conséquence à long terme pour la santé. Une fois qu’une personne est infectée, le virus reste en vie, mais reste généralement en sommeil dans le corps de cette personne pour la vie.

Grossesse

Deux infections à CMV

Il existe deux types d’infection à CMV : l’infection primaire et l’infection récurrente. La primo-infection peut causer des problèmes plus graves pendant la grossesse que l’infection récurrente. Cependant, si le système immunitaire du patient est sérieusement affaibli, le virus peut devenir actif et provoquer une maladie. Pour la majorité des personnes infectées, il ne s’agit généralement pas d’un problème grave.

Les bébés nés de mères infectées par le CMV ne développent pas tous une maladie congénitale, et tous les enfants qui contractent le CMV ne connaîtront pas d’effets à long terme. Cependant, il est important d’être conscient des risques, car certains d’entre eux peuvent affecter la façon dont l’enfant vivra sa vie.

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Quel est le risque de transmission du CMV à un bébé pendant la grossesse?

Dans les pays développés, un bébé sur 150 à 200 naît avec un CMV congénital. Cela fait du CMV l’infection virale congénitale la plus fréquente. Bien que cela semble représenter un pourcentage élevé de naissances, seul 1 sur 5 de ces nourrissons nés avec la maladie connaîtra des symptômes indésirables ou des problèmes à long terme.

Une mère peut transmettre le virus à son bébé durant la grossesse. Le virus peut traverser le sang de la mère et traverser le placenta, infectant ainsi le bébé en développement. Si une femme a le virus avant de devenir enceinte, elle a très peu de chance de le transmettre à son bébé. Les chances augmentent, si elle est réinfecté par une autre souche du virus ou si elle une réactivation du virus pendant la grossesse.

Si la patiente contracte le virus (infection primaire) pendant la grossesse, il est plus probable qu’elle transmette le virus. Avec une primo-infection pendant la grossesse, le risque de transmission du virus au bébé est d’environ 40%.

Le risque de transmission de la mère à l’enfant est encore plus élevé si elle contracte une primo-infection au troisième trimestre (40 à 70%). Si la primo-infection à CMV débute au premier ou au deuxième trimestre, le risque varie entre 30 et 40%.

Le CMV peut-il nuire à un bébé en développement ?

Le CMV peut être transmis au bébé à tout moment de la grossesse et tous les symptômes présents après la naissance se développent dans l’utérus. Donc, dans un sens, l’infection à CMV peut nuire à un bébé en développement.

Cependant, le risque de décès d’un fœtus après avoir contracté l’infection à CMV est extrêmement faible. Les médecins ont été témoins de crises convulsives chez un fœtus ayant contracté le virus, mais la plupart de ces bébés sont capables de survivre et de bien se développer après la naissance.

Quelques anomalies échographiques peuvent indiquer une infection congénitale, notamment:

  • une organomégalie (hypertrophie anormale de la rate, du foie et autres)
  • une dilatation anormale des ventricules cérébraux latéraux, de l’uretère et/ou du pelvis rénal
  • des calcifications intracrâniennes
  • une microcéphalie
  • un épaississement placentaire
  • une hydrops fetalis
  • une ascite
  • des écho-densités hépatiques, intestinales ou péri-ventriculaires

Une ou plusieurs de ces anomalies peuvent indiquer un CMV congénital. Toutefois, certaines de ces anomalies peuvent être liées à une multitude d’autres maladies ou syndromes.

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Bébé

Existe-t-il des tests permettant de vérifier le statut du bébé in utero ?

Oui, il existe un test qui permet de vérifier le statut du bébé en croissance. Cette procédure s’appelle l’amniocentèse. Elle consiste à insérer une aiguille dans le sac amniotique sous guidage ultrasonore afin de prélever un échantillon de liquide amniotique à des fins de test. L’amniocentèse sert à diagnostiquer une liste d’anomalies génétiques ou de maladies.

Ce test est généralement effectué près du terme (fin du 3ème trimestre) ou dans la plage de 14 à 20 semaines. Bien que l’amniocentèse puisse donner aux parents et aux médecins une meilleure idée des problèmes ou des anomalies auxquels le bébé pourrait être confronté, la procédure présente certains risques, notamment :

  • une fausse couche
  • une infection
  • une fuite de liquide amniotique ou une rupture complète du sac
  • une blessure accidentelle du fœtus
  • un potentiel mélange du sang de la mère avec celui du fœtus

S’il y a des anomalies à l’échographie, il faudrait en discuter avec le médecin des options et du risque. Très souvent, les avantages l’emportent sur les risques. Il s’agit d’une décision personnelle que le médecin ne peut prendre à la place de la patiente, même s’il peut suggérer un itinéraire particulier.

Le plus grand avantage de déterminer le statut du bébé est probablement le potentiel de traitement rapide après la naissance. S’il y a des symptômes congénitaux, le bébé pourra peut-être recevoir un traitement antiviral plus rapidement que si les tests étaient effectués uniquement après la naissance.

Existe-t-il des traitements en cas de diagnostic positif ?

Bien que peu nombreux, le médecin peut explorer plusieurs itinéraires après avoir découvert que le bébé en développement est atteint du CMV à la suite d’une amniocentèse.

Une option est l’utilisation du CMV-IGIV. Cela implique un afflux d’immunoglobulines (IG) anti-CMV ou d’anticorps par voie intraveineuse (IV) pour aider le bébé et la mère à lutter contre une primo-infection. Cependant ce traitement n’a pas encore prouvé toute son efficacité, et il n’est pas disponible dans toutes les régions. Une autre option consiste à explorer les essais cliniques en cours.

Il est important de noter que toutes les options ne sont pas disponibles pour tout le monde et peuvent dépendre du médecin ou de l’hôpital, de l’accessibilité du traitement proposé, des antécédents médicaux de la mère, du stade de l’essai clinique spécifique et/ou de la capacité de la patiente à voyager. Parfois, le meilleur plan de traitement consiste à attendre après la naissance pour commencer le traitement antiviral du nourrisson.

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Quelles sont les anomalies congénitales associées au CMV ?

Les principales façons, dont le CMV peut affecter un nourrisson immédiatement ou au fil du temps, sont les suivantes:

  • une perte auditive
  • une maladie mentale
  • des convulsions
  • une perte de vision
  • une diminution de la force musculaire, y compris paralysie cérébrale
  • une réduction de la coordination
  • une microcéphalie

Cependant, il est important de se rappeler que la majorité des nourrissons nés avec le CMV ne souffrent d’aucun effet ou mal à long terme.

À quoi peut-on s’attendre après la naissance ?

Si le médecin est au courant de la réactivation du virus ou d’une primo-infection pendant la grossesse, il prélèvera soit de la salive, de l’urine ou du sang du bébé au cours des 2 à 3 premières semaines de vie pour voir s’il souffre d’une infection congénitale.

Ces tests recherchent le virus vivant ou l’ADN viral plutôt que des anticorps, car les deux premiers sont plus précis. Le médecin recherchera également des signes et symptômes chez le nouveau-né.

Parmi les nourrissons dont le test est positif, environ 10% présentera des symptômes apparents à la naissance comme une microcéphalie, une naissance prématurée, un faible poids à la naissance, des convulsions, une hypertrophie du foie ou de la rate ou une perte auditive.

Sur ces 10% de bébés qui présentent des signes à la naissance, 40 à 60% auront des difficultés à long terme, telles que une perte auditive, une maladie mentale, une perte de vision, des convulsions, une perte de coordination, une diminution du tonus musculaire ou de la capacité, une calcification dans le cerveau, des problèmes d’alimentation ou de sommeil, voire la mort (bien que très rare).

La vigilance reste de mise malgré l’absence de symptômes à la naissance

La perte auditive semble être la seule difficulté pouvant survenir ultérieurement chez les nourrissons infectés, mais ne présentant pas de symptômes à la naissance. Cela touche environ 10 à 20% des nourrissons infectés, qui ne présentent pas de symptômes à la naissance.

Sources :

http://americanpregnancy.org/pregnancy-complications/cytomegalovirus-infection/

http://americanpregnancy.org/birth-defects/congenital-cmv-birth-defects/

http://www.perinatology.com/exposures/Infection/CMV/Cytomegalovirus.htm

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3046747/

https://www.pregnancybirthbaby.org.au/cytomegalovirus-cmv-during-pregnancy

https://www.jogc.com/article/S1701-2163(16)34480-2/pdf

https://www.uptodate.com/contents/cytomegalovirus-infection-in-pregnancy

https://www.health.nsw.gov.au/infectious/factsheets/Pages/cmv-and-pregnancy.aspx